Dr Stone tome 1

Fin ou seconde chance ?

Dr Stone aux premières pages, n’a rien de déroutant : un lycée, des élèves, le jeune Senku, extrêmement doué en sciences et prodigieusement intelligent, Taiju, le sportif et beau gosse, et Yuzuriha, la belle demoiselle convoitée par Taiju.
Mais rapidement, en un éclair, les humains du monde entier sont changés en statues de pierre. Leur cerveau, leur esprit survit et reste tout à fait conscient de ce qui arrive.
Toutefois, la vie sur terre se poursuit sans les humains et la nature reprend ses droits.
La fine pellicule de pierre qui préserve les humains ne résiste pas aux cataclysmes, et certains se brisent.
C’est ainsi que s’écoulent les années, les siècles, les millénaires.
3700 ans ont donc passé depuis ce terrible évènement, et c’est alors que Senku est libéré de sa prison par un phénomène qu’il explique scientifiquement. Taiju se trouve lui aussi libéré, et ensemble ils vont mettre au point un antidote permettant de faire de même avec Yuzuriha et un énigmatique jeune homme : Tsukasa.
C’est ainsi que l’espoir de reconstruire l’humanité renaît avec ses quatre adolescents.

Valeurs et arrogance de la jeunesse

Dr Stone est comme tout shônen baigné d’espoir, de dépassement de soi et de persévérance.
Senku, incorrigible scientifique et philanthrope a compté chaque seconde depuis le cataclysme afin de déterminer la date précise de leur “résurrection”.
La relation amicale qui lie indéfectiblement Taiju et Senku est la parfaite illustration de la loyauté, valeur essentielle à tout bon shônen qui se respecte.
Rapidement Senku veut reconstruire l’humanité, démontrant ainsi sa force de caractère, son optimisme et un brin de vanité. Mais va s’opposer à cette vision, un tout autre état d’esprit : celui de Tsukasa.
Tsukasa est une force de la nature, un amoureux de cette-ci. Il voit dans cette résurrection une seconde chance pour la Terre, celle de ne plus subir l’Anthropocène.
Il n’hésite pas à tuer en détruisant volontairement des statues humaines, prétendant qu’une sélection est nécessaire afin de ne pas redonner vie à de “mauvais” humains. Entendez par là : des humains aimant la société qui a été anéantie.
Dès ce premier tome, l’antagonisme entre Senku et Tsukasa est très clair : l’un veut rétablir la société humaine qu’il a connu, l’autre veut bâtir un nouveau monde en symbiose et respect avec la nature.
Chaque arrogance se fracasse alors l’une contre l’autre : celle qui prétend tout rebâtir en un temps record, celle qui prétend savoir qui a le droit de vivre ou non.
Ces deux visions évolueront-elles à l’avenir ? Souhaitons-le car la jeunesse des personnages peut excuser ces prises de positions tranchées et à première vue indiscutables. Toutefois, la réalité de ce qui les attend les mènera certainement à… s’adapter.

Dr Stone : un shônen prometteur

Ce premier tome est mené avec brio jusqu’à son cliffhanger par Riichiro Inagaki le scénariste d’Eye Shield 21.
Le thème d’adolescents livrés à eux même dans un monde sans technologies et civilisation n’est pas neuf, mais il s’appuie ici sur notre époque et ses peurs : les catastrophes écologiques et le besoin de vivre autrement.
Les dessins de Boichi à qui on doit le manga Su-Ken Rock, sont excellents. Que ce soit le character design ou les muscles saillants, son trait est rythmé et dynamique.
L’histoire nous délivre sa dose de testostérone, d’humour, et même de réflexion.

Bien sûr, une part de mystère s’immisce rapidement : Qu’est-ce qui a provoqué cette pétrification ? Y-a-t-il d’autres humains ayant survécu ?
Pour l’heure, seul le personnage de la belle Yuzuriha est un peu laissé à la traîne. Attendons de lire le tome 2 qui est annoncé pour le 4/7 pour voir commet l’histoire se développe.
Pour le moment je vous conseille de découvrir ce premier volume très réussi et percutant, sorti tout droit du mythique Weekly Shônen Jump ! Un signe !

Prison ou cocon ?

Dr Stone de Riichiro Inagaki et Boichi nous régale donc avec un démarrage comme on les aime : rythmé et plein de suspens. La portée écologique du discours n’est pas en reste, bien au contraire, elle s’impose comme une seconde chance. L’humanité saura-t-elle la saisir ?