Mao : la Reine du Manga est de retour
La sortie de Mao aux éditions Glénat sonne comme une bénédiction.
En effet, l’évocation de son autrice, Rumiko Takahashi, fait remonter d’agréables souvenirs de récits fantastiques mais aussi d’histoires plus romantiques.
Rumiko Takahashi, lauréate du 46e Grand Prix au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, est à ce jour la plus prolifique des femmes Mangakas.
Elle n’a pas son pareil pour narrer des situations improbables, dépeindre des univers fantastiques et imprégnés de traditions nippones, mais aussi pour raconter notre quotidien contemporain.
La créatrice de Lamu Urusei Yatsura, Ranma 1/2, Inu Yasha et Maison Ikkoku est caméléon, et elle est de retour avec sa nouvelle oeuvre: Mao.
Mao le pouvoir du sang
Mao s’ouvre sur le quotidien d’une collégienne, Nanoka Kiba.
Son enfance a été marquée par un drame. En effet l’âge de sept ans, elle a perdu ses parents dans un mystérieux accident aux échos surnaturels.
En retournant sur les lieux avec ses camarades, elle se voit transportée un siècle auparavant en 1923, à l’ère Taisho.
Ainsi, elle fait la rencontre de Mao, un chasseur de yôkai et du petit Otoyo qui le seconde.
Et à peine débarquée elle est confrontée à un yokai contre lequel son sang, semble avoir un effet dévastateur.
S’ouvre alors pour Nanoka un nouveau chapitre de sa vie, parsemé de yôkai et monstres en tous genres.
Mais commence également un questionnement sur le mystérieux accident qui a tué ses parents, ainsi qu’un mystère entourant sa véritable nature et celle de Mao.
Mao et Nanoka : Hier et Maintenant
Deux tomes et déjà une multitude de yôkais foulent les pages du manga qui s’annonce prometteur.
On aime ce folklore. Et force est de constater que Rumiko Takahashi sait le mettre en valeur, le mettre en scène avec brio.
La dualité des deux époques qu’un siècle sépare, n’est certes pas nouveau comme procédé, mais il est l’axe de l’histoire.
Comme Nanoka dans cette galerie, on se laisse happer par le récit tissé de mains de maîtresse par la reine du fantastique.
L’ambiance sombre qui se dégage est à l’image du passé de l’héroïne. Un passé à reconstituer, un passé à accepter,
D’ailleurs, même si l’ensemble est construit en épisodes successifs de rencontres, la trame générale en filigrane est l’enquête sur les mystères entourant les identités de Mao et Nanoka.
Mao : du pur Rumiko Takahashi
On reconnait immédiatement ce trait si particulier propre à Rumiko Takahashi depuis ses débuts.
Ses personnages, Nanoka et Mao semblent liés, et nous évoquent forcément le duo Inu-Yasha et Kagome.
Mais il n’en est rien. Même s’ils ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre, leur relation est d’emblée plus apaisée.
Mao est posé, réfléchi, méthodique, Nanoka est équilibrée mais peu confiante en elle.
Nous sommes loin des situations fantasques et délirantes de Ranma ou Lamu.
Ainsi, le contexte de Mao et le bestiaire surnaturel et mythologique japonais dans lequel il puise, le rapproche d’avantage de Inu Yasha.
Mao s’installe d’avantage comme une aventure, une quête introspective plus adulte et mystique.
Rumiko Takahashi n’a perdu ni la main ni l’imagination
Rumiko Takahashi, la Reine du Shônen
Mao prouve une fois encore que malgré le temps, les décennies, Rumiko Takahashi n’a perdu ni la main ni l’imagination. Elle dit d’elle qu’elle est une femme au coeur shônen. et le prouve une fois de plus.
Ses lecteurs inconditionnels se laisseront directement envouter par le rythme du récit et sa mise en scène : virtuose.
Les novices découvriront une épopée qui les marquera sans aucun doute. Car l’autrice primée sait indéniablement comment nous emporter dans des aventures démesurées.
Mao tome 1 et 2 sont sortis aujourd’hui chez Glénat pour faire vibrer votre été !
Pour aller plus loin…
Découvrez ma chronique concernant Rumiko Takahashi